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Avant 1920


> Quelques siècles de littérature
> Les parents de Jean Starobinski


Avant 1920



1920-1939


> Enfance et jeunesse – Formation intellectuelle et musicale



Période 1920-1939


1939-1949


> Études de lettres et de médecine


Période 1939-1949


1950-1960


> Séjour à Baltimore – Rédaction des deux thèse**_s_**



Période 1950-1960 


1961-1970


> Professorat – Premiers pas chez Gallimard


Période 1961-1970 


1971-1980


> Métacritique, histoire des idées – Profusion d’articles et de contributions




Période 1971-1980 


1981-1990 


> Reprise des monographies – Retraite académique et honneurs



Période 1981-1990 


1991-2000 


> Travaux de commande et aboutissement de recherches anciennes


Période 1991-2000 


2001-2010 


> Consolidation de la bibliographie et grands entretiens


Période 2001-2010 


2011-2019 


> Révérence genevoise – Accomplissements éditoriaux et projets inachevés



Période 2011-2019 


En dates, et par décennies


Ensembles chronologiques

En vue d’établir son corpus iconographique pour son livre sur le clown, Jean Starobinski dépouille revues et monographies, visite des musées, s’imprègne de sources diverses. Peu à peu, il peaufine son illustration, et le choix des peintres du volume : Cézanne, Daumier, Ensor, Picasso, Rouault, Toulouse-Lautrec… Certaines œuvres semblent nourrir tôt son imaginaire visuel, comme par exemple _La fleur des marais_ de Redon ou _Crispin et Scapin_ de Daumier. Mais Starobinski, comme à son habitude, se documente et ratisse large, évoquant dans ses entretiens médiatiques des personnages clownesques ou fantastiques de femmes, non retenus dans le volume, comme Barbarella ou Pravda la Survireuse, héroïne pop de bande-dessinée dont la série paraît en 1967 dans _Hara-Kiri_.


Liste de livres, de revues et de musées


La critique et les arts


> _Portrait de l’artiste en saltimbanque_
> _L’Invention de la liberté : 1700-1789_


La critique et les arts : l’édition selon Skira


Liste de livres, de revues, de musées consultés et visités pour _Portrait de l’artiste en saltimbanque_


Manuscrits 


Les RIG eurent un « effet de dissémination » ; elles permirent à Jean Starobinski, en président qui avait « la sagesse d’Athéna et une bibliothèque de Babel dans la tête » (G. Nivat), d’accueillir à Genève des centaines d’intellectuels européens. Pour n’en citer que quelques-uns : Adorno, Aron, Bonnefoy, Daniélou, Ginzburg, Picon, Pomian, Pontalis, Konràd, Ricœur, Sennett, Simone Veil, Vercors, etc.
Starobinski fit bénéficier Genève de son extraordinaire réseau académique et savant, mais put aussi faire venir à lui des orateurs qui l’intéressaient. 


Par ce billet, Georges Steiner (1929-2020) accepte l’invitation de Jean Starobinski aux RIG de 1975 qui se déploieront sous l’intitulé « Solitude et communication ». Steiner y donne sa conférence « Le Langage intérieur » le 3 septembre 1975, à 18h.
On apprend en outre par ce petit mot que Steiner a participé à la réception de Claude Lévi-Strauss (1908-2009) à l’Académie française (reçu le 27 juin 1974) où il fut question de Starobinski, rapporte-t-il aimablement, notamment lors d’échanges avec Barthes et Étiemble.
George Steiner et Jean Starobinski seront collègues à l’Université de Genève où Steiner enseignera la littérature comparée de 1974 à 1994.


Une lettre dactylographiée et autographe signée


Lettre de George Steiner


Les Rencontres internationales de Genève


> Un esprit de milice au service d’un réseau intellectuel


Les Rencontres internationales de Genève


Lettre de George Steiner à Jean Starobinski


Correspondance


Cette mise au net ainsi que plusieurs tapuscrits très retravaillés attestent, au début de 1950, de la rédaction d’une nouvelle que Starobinski, jeune médecin et récemment naturalisé suisse, intitule _La Clarinette_. 
_La Clarinette_ réunit dans un scénario commun la musique et l’univers psychiatrique. Un clarinettiste est interné. C’est Noël. Pour des raisons thérapeutiques, il lui est interdit d’exercer sa musique pendant son hospitalisation, quand bien même le clarinettiste et son instrument sont inséparables. Pourtant, il finit par l’abandonner dans un café à une serveuse qui lui rappelait un amour ancien. Puis il disparaît, — probablement pour toujours.
Le fait que Starobinski mette déjà en scène en 1950 un univers psychiatrique est étonnant ; il ne fera pourtant son stage à Cery dans le Canton de Vaud qu’en 1957-1958, à son retour des États-Unis.


Il s’agit d’une des rares tentatives de Jean Starobinski de composer une œuvre de fiction. On connaît encore _La Chambre vide_, petite nouvelle de quatorze pages de 1941, _Le Quintette_, nouvelle ébauchée en 1949, et _La Source_, œuvre évoquée ici ou là par Starobinski, mais dont on n’a pas trouvé trace à ce jour.


Cahier préparatoire pour _La Clarinette_


Musicien, mélomane et critique


> _Les Enchanteresses_


Musicien, mélomane et critique


Jean Starobinski avec Michel Butor


Amis et pairs


Photographies


Lorsque Jean Starobinski a évalué l’avènement et la fortune du mot « réaction » dans le domaine des pathologies réactionnelles, il s’est intéressé, notamment, au psychiatre suisse Adolf Meyer (1866-1950), dont il a collectionné les œuvres publiées.
Meyer avait été formé par l’école zurichoise du Burghölzli chez Auguste Forel (1848-1931), avant de s’installer à Johns Hopkins à Baltimore où son enseignement fut important pour l’histoire de la psychiatrie américaine. C’est lui qui a décrit le principe d’adaptation (_adjustment_) pour préciser l’étude des symptômes : le malade n’est pas qu’une maladie mentale, il est aussi en interaction continue et en adaptation plus ou moins réussie avec son environnement social.
Starobinski défend cette position de Meyer contre une partie de la psychiatrie française qui, dans les années cinquante, vit dans ce principe d’adaptation le risque d’un conformisme social. Il précise aussi que c’est « au nom de ce pragmatisme » que Meyer soutint les théories sur l’hystérie de Freud et Jung.


On identifie ici, dans les marges et à l’index d'un des tomes du livre de Meyer, les notes de Jean Starobinski : le petit « AR » au crayon qui signale l’intérêt du passage pour _Action et Réaction._


Deux volumes d'une édition originale en quatre tomes, un cahier autographe


_The Collected Papers of Adolf Meyer_ 


L’histoire des mots


> _Action et Réaction : vie et aventures d’un couple_


_The Collected Papers of Adolf Meyer_ édités par Eunice E. Winters ; cahier de notes pour les « Trois conférences Ernst Bloch » de 1990


Livres


Jean Starobinski avec H. R. Jauss


De gauche à droite Jean Starobinski, Hans Robert Jauss, [non identifié]


Deux tapuscrits verts en deux tomes, truffés de feuillets autographes et dactylographiés. Il s’agit du tapuscrit officiel de la thèse en lettres de Jean Starobinski remis en fin 1956, début 1957 à l’Université de Genève. Starobinski a travaillé sur sa thèse pendant son séjour américain à Johns Hopkins et l’a achevée à son retour.


L’achèvement de cette thèse lui vaut immédiatement l’attention de nombreux critiques. Il est notamment invité au Collège Philosophique à Paris par Jean Wahl (1888-1974) qui avait créé ce lieu de rencontre en 1947, un peu en écho aux Rencontres internationales de Genève. Starobinski y donne le 28 janvier 1957 une conférence intitulée « J.-J. Rousseau et le pouvoir des signes ».


Deux tapuscrits verts reliés, truffés de feuillets autographes et dactylographiés


Tapuscrit de _La transparence et l’obstacle_


Rousseau et les débuts en Lettres


> _Jean-Jacques Rousseau : la transparence et l’obstacle_


Tapuscrit de la thèse _Jean-Jacques Rousseau_ :_ la transparence et l’obstacle_


Tapuscrits et épreuves


Photo de classe de Jean Starobinski 


Arrêt sur image


> Photographies d’une vie


Photo de classe de Jean Starobinski (1ᵉʳ rang, 3ᵉ à partir de la gauche) à l’École du Grütli (dans la classe de Mᵐᵉ Quellet)


Jean Starobinski avec Marcel Raymond


Jean Starobinski avec Marcel Raymond et Michel Starobinski


Pendant quelques années, entre 1967 et 1971, Jean Starobinski se concentre sur les questions de méthode, au cœur des débats qui animent la nouvelle critique. Il participe à plusieurs colloques sur la question qui font date ; il rédige d’amples articles panoramiques (« Considérations sur l’état présent de la critique littéraire », par exemple). Pendant cette même période, entre le semestre d'hiver 1968 et le semestre d'été 1970, il donne à Genève quatre cours et séminaires intitulés « Méthodologie de la critique » et « Le problème de la méthode en critique littéraire ». Enfin, il réunit ses textes dans _La Relation critique_, chez Gallimard en 1970.
Aucun de ces travaux n’établit véritablement une méthode starobinskienne. « Il ne faut pas idolâtrer les moyens », dit l’auteur. Mais, peu à peu, prend forme ce que Starobinski nomme le « trajet critique », qui décrit un mouvement critique oscillant entre intimité sympathique avec l’objet étudié et distance salutaire qui permet de traiter l’œuvre en objet. C’est dans cette attention mobile que peut se déployer une vraie relation critique, où s’engage une volonté de comprendre qui vise aussi bien l’objet interprété que l’interprète lui-même : comprendre le langage différent de l’œuvre et, à travers les questions que l’on pose à cette œuvre qui nous a interpellés, se comprendre soi-même. « Car si, se demande Starobinski, au sortir de l’expérience, le monde et la vie de l’interprète n’ont pas trouvé eux-mêmes un accroissement de sens, valait-il la peine de s’y aventurer ? »


Brouillon de cours


Exposé de la méthode


> _La Relation critique _(« Le dîner de Turin »)


Brouillon de cours donné à Genève entre 1968 et 1970 sur la méthodologie critique


Jean Starobinski à Royaumont


Métacritique et théorie


> _Les Approches du sens : essais sur la critique_


Jean Starobinski aux Rencontres de Royaumont (à gauche au premier rang)


Cette édition du _Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes_ provient de la bibliothèque de Jean Starobinski. Il s’agit de l’édition originale de 1755.
Lorsque Marcel Raymond (1897-1981) et Bernard Gagnebin (1915-1998) lancent l’édition des œuvres complètes de Rousseau pour la Pléiade, ils font appel à Starobinski qui se charge de l’édition et de l’annotation du _Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité_ ainsi que de l’_Essai sur l’origine des langues_. Le _Discours_ est publié en octobre 1964, et sera republié, dans l’édition de Starobinski, en Folio Essais en 1989.


Notre exemplaire est bien l’édition originale, puisque, comme le précise Dufour_, _« à la page 11, le mot ‹ conformé › a reçu sur les exemplaires de premier tirage une retouche à la plume du libraire Rey, qui a ajouté un accent aigu sur la dernière lettre. »


_Discours sur l’inégalité_


_Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes_


François Lachenal (1918-1997), diplomate à la Légation de Suisse à Vichy dès 1942, est un bon camarade de Jean Starobinski (ils se tutoient) ; ils discutent littérature et conçoivent ensemble un certain nombre de numéros de revues, mais aussi de livres pendant la guerre. À Vichy, Lachenal retrouve notamment Pierre Seghers (1906-1987) et Pierre Emmanuel (1916-1984) qu’il a connu en Suisse et dont il est question ici. 
Nous découvrons dans ces lettres que Starobinski, pendant la guerre, envoie des petits cadeaux et des livres à ses amis résidant en France : sur la lettre de gauche, un cadeau pour les 27 ans de Noël (Noël Mathieu, donc Pierre Emmanuel). Sur la page de droite, on lit que Starobinski envoie à Noël des petits souliers (probablement pour Catherine Marianne, la première fille d’Emmanuel), des livres et du tabac.


Jean Starobinski signe du nom d’Hercule Petitvieux sa lettre du 31 juillet qui joue sur le caractère confidentiel et crypté de ces échanges, à cause de la censure, certes, mais aussi un peu par plaisanterie.
 


Deux lettres autographes recto-verso signées 


Deux lettres de Starobinski à Lachenal


Les travaux et la Guerre


> Traduction de _La Colonie pénitentiaire : nouvelles ; suivies d’un Journal intime_ de Kafka
> _Stendhal  : choix de textes et introduction_


Deux lettres de Jean Starobinski à François Lachenal


Jean Starobinski a vécu au cœur d’une vaste bibliothèque (plus de 45’000 documents dont 25’000 sont catalogués à ce jour). Il l’a constituée au fil des années en écumant les puces et les libraires d’ancien de Plainpalais et de la Vieille-Ville de Genève, par goût des livres, mais jamais dans un seul esprit bibliophilique, soulignait-il. « La bibliothèque qui m’entoure n’est qu’un grand établi d’instruments, et en même temps un microcosme personnel. » La partie consacrée au XVIIIᵉ siècle est l’une des plus vastes, avec des livres de Rousseau, Voltaire, Diderot, les grands travaux d’encyclopédie, etc., qui lui permirent de travailler chez lui. Il a également « acquis des ouvrages ou des collections que Rousseau a certainement consultés », entre autres « Locke, Hobbes, Puffendorf, Shaftesbury, Burlamaqui, Mandeville, Hume, Adam Smith […] ». « [Sa] préférence, dans [ses] acquisitions, est allée aux sources originales, plutôt qu’aux historiens et commentateurs modernes […] ».


Cette édition des _Confessions_ de Rousseau imprimée à Genève en 1782 comprend également les _Rêveries du promeneur solitaire._ Jean Starobinski en a acquis le tome 2 et l’on peut lire, au revers de la page de garde, de sa main : « véritable originale des Rêveries ! » Cette précision autographe (confirmée par Dufour 340) et le point d’exclamation, posés sur cette édition dite « à gros caractères », signalent un goût pour l’enquête instructive, mais aussi, tous comptes faits, un plaisir de bibliophile.


_Les Confessions, suivies des Rêveries_


_Les Confessions, suivies des Rêveries du promeneur solitaire_


Jean Starobinski adolescent


Jean Starobinski adolescent avec son frère Joseph au bord du lac Léman


La famille Starobinski au complet


La famille Starobinski au complet, avec les sept petits-enfants 


Jean Starobinski avec Jaccottet et Brendel


De gauche à droite Philippe Jaccottet, Jean Starobinski et Alfred Brendel


« Psychanalyse et critique littéraire », de 1959, est le plus ancien texte de Jean Starobinski qui traite de critique littéraire. Il s’agit d’une réponse à Jean Duvignaud qui, pour la revue _Daedalus_, invite plusieurs critiques – Maurice Blanchot, Jean-Pierre Faye, Lucien Goldmann, Jean Bloch-Michel, Albert Memmi – et leur pose la question suivante : « Où en est la critique aujourd’hui ? »
La psychanalyse a eu une grande influence sur la pensée de Jean Starobinski. « La psychanalyse, indiquait-il dans un entretien, a pour moi ce très grand intérêt d’être un système interprétatif. Il y a là comme une expérience de l’interprétation en quelque sorte radicale, allant au cœur des choses, qui nous est proposée. Il s’agit de recueillir les indices, de faire attention à ce qui est révélateur dans le symptôme, et d’aller aussi loin qu’on peut aller en remontant du symptôme à quelque chose qui lui est antécédent. »


Un tapuscrit avec corrections autographes, des feuillets autographes


« Psychanalyse et critique littéraire »


Tapuscrit de « Psychanalyse et critique littéraire » de 1959, repris pour une conférence en 1965


_Voix universitaires suisses_, avec Bernard Falciola


Starobinski a été éveillé à la perception de la beauté dès la petite enfance. Dans un portrait dressé par Tatiana Globus, l’une des pédagogues de la Maison des Petits de l’Institut J.-J. Rousseau où il passe ses premières années de scolarité à cultiver de petits carrés de légumes et de fleurs, à jouer et à chanter, on peut lire ceci : « La plus grande préoccupation de Jeannot est que son travail soit joli. […] Jeannot aime le beau dans la nature. En contemplant les fleurs il ne manque jamais d’ajouter : ‹ Oh que c’est beau et que ça sent bon ›. » Admirables pré-échos surgis de l’enfance aux nombreuses recherches à venir du critique sur _la beauté du monde_ !
Starobinski relate un autre émerveillement décisif, désormais d’ordre plus intellectuel, lorsqu’il découvre à 19 ans certaines grandes œuvres de la peinture espagnole et italienne : « En 1939, à Genève, on a pu voir, se souvient-il, les tableaux du Prado, mis à l’abri de la guerre civile. J’ai découvert Vélasquez, le Greco (avec des yeux d’adolescent), les Mayas de Goya mais un tableau est resté dans ma mémoire, la Bacchanale des Andriens du Titien. C’est une image de fête et de bonheur, l’image même du _mystère de la beauté_. »
Le patient travail « d’éclaircissement », de compréhension de la beauté se poursuivra dès lors au fil des années en la compagnie des poètes, des peintres et des philosophes. En 1992, paraît, dans la revue _Diogène_, l’article « La littérature et la beauté du monde » qui donnera le titre – et le chapitre d’ouverture – au dernier ouvrage paru du vivant de Jean Starobinski, une anthologie rassemblant des articles sur la poésie, la peinture et la musique constituée et dirigée par Martin Rueff.
En 2003, dans un texte où il reprend en partie celui de _Diogène_, Starobinski réitère son parti pris pour la beauté : « Mais tant que persiste en nous le désir d’apporter réponse au monde, et tant que, dans cette inquiétude, la parole aspire à atteindre d’autres consciences, il n’est pas vain de chercher à guetter ou à réinventer une beauté vraie. Quand bien même, défiants envers les illusions de l’‹ art ›, nous renoncerions à faire de la beauté notre but, elle éclairerait notre chemin. »


Si « La littérature et la beauté du monde » débute et se clôt avec l’exemple de Proust, Jean Starobinski a précisé ailleurs que Ramuz et son livre _La Beauté sur la terre_ avaient « éclairé » son essai et certainement le choix du titre, car « Ramuz est un écrivain qui nous ouvre les yeux ». Dans le récit allégorique ramuzien, le motif retenu est celui de la beauté qui se dérobe lorsque l’on cherche à la posséder.


Un tapuscrit avec corrections autographes, un livre 


La beauté du monde


Derniers chantiers


> _Diderot, un diable de ramage_
> _Accuser et séduire_ :_ essais sur Jean-Jacques Rousseau_
> _L’Encre de la mélancolie_
> _La Beauté du monde : la littérature et les arts_


Tapuscrit de « La littérature et la beauté du monde » et livre sur la Maison des Petits


Les Starobinski avec les Jaccottet


Jean et Jaqueline Starobinski avec Philippe et Anne-Marie Jaccottet


Jean Starobinski a obtenu son doctorat ès lettres à l’Université de Genève en 1957 (avec la thèse _Jean-Jacques Rousseau. La transparence et l’obstacle_) et son doctorat en médecine à l’Université de Lausanne en 1960 (avec la thèse _Histoire du traitement de la mélancolie des origines à 1900_).
Il a par ailleurs reçu seize doctorats _honoris causa_ d’universités européennes et américaines, le premier à Lille en 1973, le dernier à Naples en 2008.
On découvre ici quelques-uns des prix et honneurs reçus dès l’enfance : le prix de maturité Gillet (1939), des médailles du Conservatoire, et plus tard le prestigieux Prix Balzan (1984), le Prix Prince Pierre de Monaco (1988), le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française (1998), le Hansischer Goethe Preis (1993) ou le Prix du Rayonnement français (2001), parmi tant d’autres.


1973   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Lille III
1979   Doctorat _honoris causa_ de l’Université libre de Bruxelles
1979   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Lausanne
1986   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Chicago
1987   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Columbia
1988   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Montréal
1988   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Strasbourg
1989   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Neuchâtel
1992   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Nantes
1993   Doctorat _honoris causa_ de l’Université Johns Hopkins
1994   Doctorat _honoris causa_ de l’Université d’Oslo
1994   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Turin
1995   Doctorat _honoris causa_ de l’Université d’Urbino
1995   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Cluj-Napoca
1998   Doctorat _honoris causa_ de l’EPF Zurich
2008   Doctorat _honoris causa_ de l’Université de Naples-L’Orientale


Prix, médailles et doctorats honoris causa


Professeur


> Cours


Quelques-uns des prix, médailles et doctorats _honoris causa_ de Jean Starobinski
  


Documents personnels


Jean Starobinski fut proche des éditeurs, des maisons d’éditions et des revues suisses qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, prirent souvent le relais des éditeurs français empêchés par le conflit et la censure. Il va réaliser en 1943 le quatrième volume de la collection « Le Cri de la France » (aux éditions de la LUF) avec son anthologie de Stendhal, puis publier, hors collection, sa traduction de _La Colonie pénitentiaire_ de Kafka en 1945. « Pourquoi Kafka ? se questionnait-il. Des traductions avaient commencé à paraître avant-guerre, chez Gallimard. Elles n’étaient plus possibles en France sous l’occupation nazie. _La Colonie pénitentiaire_, grand mythe de la punition, pouvait être lue comme une allégorie de la condition contemporaine. J’ai entrepris mes diverses traductions de Kafka parce que ces textes me fascinaient, et aussi pour alimenter les sommaires de la revue _Lettres_ (Genève) dont le premier numéro porte la date d’impression de décembre 1942. »
En 2005, Starobinski ajoute une autre explication : il inscrit cette activité de traduction dans la tradition intellectuelle des critiques de l’École de Genève, qui ont tous été des traducteurs de l’allemand. Il souligne ainsi que « les liens avec l’Allemagne et la culture allemande [ont] aussi été le dénominateur commun de ce groupe ».


Au premier plan, cahier pour la rédaction de la préface à _La Colonie pénitentiaire_ (« Figure de Kafka ») ; au second plan, des cahiers de traduction et une partie de la traduction du journal de Kafka de 1922.


Trois cahiers et un manuscrit autographes


Cahiers de traduction de Kafka


Cahiers préparatoires aux traductions de Franz Kafka


Nicolas Bouvier (1929-1998) se réjouit de l’intérêt de Starobinski pour son livre _Le Poisson-Scorpion_ publié en 1982. Il remercie son ami critique pour l’envoi du Montaigne « qui est un de [ses] auteurs préférés. Cette école buissonnière loin du ‹ travail à façon › qui est [son] ordinaire, [lui] a rappelé les années précieuses ou littérature et voyages se conjuguaient au même temps – Quelle chance nous avons tous eue ! »


Une carte autographe recto-verso signée


Lettre de Nicolas Bouvier


Les ennemis des masques


> _Montaigne en mouvement_
> _Montesquieu par lui-même_ _ : images et textes_


Lettre de Nicolas Bouvier à Jean Starobinski


Ce volume a été offert le 19 mars 1988 à Jean Starobinski par le galeriste, éditeur d’art et mécène genevois Edwin Engelberts (1918-1998) qui, dans un billet joint, écrit que sa « place est dans [la] bibliothèque [de J. S.] et non la [sienne] ».
Le volume est accompagné de la notice du libraire (le prix a été découpé), avec cette inscription : « Pour la Bibliothèque de Monsieur Jean Starobinski / Avec mon admiration et mon amitié / E Engelberts ».
Il s’agit d’un exemplaire de 1608, sur vélin d’époque, la première édition ornée d’un portrait de Montaigne (gravure de Thomas de Leu) et la plus ancienne des _Essais_ possédée par Starobinski (à ce stade du catalogage de la bibliothèque).
Dans « Les ennemis des masques », projet de thèse abandonné, un auteur y aurait été traité par siècle. Pour le XVIᵉ siècle, Montaigne s’imposait. Ce premier sujet se disséminera dans plusieurs ouvrages.


_Les Essais_ de Montaigne


_Les Essais_ de Michel, Seigneur de Montaigne, édition de 1608


Alors que les RIG fêtent leurs cinquante ans d’existence, Jean Starobinski, à 75 ans et après trente ans de présidence, se défait de cette fonction en 1995.
On découvre ici le carnet de notes dans lequel Starobinski prépare son dernier discours de président, « La présence au monde », pour l’édition intitulée « Incertaine planète ».
Entre sa première présidence, « Le robot, la bête et l’homme », et la dernière illustrée ici, quinze thèmes ont été traités, dont certains dialoguent étroitement avec la bibliographie et les sujets récurrents de Starobinski : mentionnons notamment « L’art dans la société d’aujourd’hui », « Normes et déviances » ou « Les usages de la liberté ».


Un cahier autographe, un programme des RIG de 1995


La dernière présidence des RIG


La dernière édition des RIG sous la présidence de Jean Starobinski


Classé premier à la Licence ès lettres en 1942, Jean Starobinski commence en automne de la même année ses études de médecine qu’il termine brillamment le 18 juin 1949, avec des moyennes générales proches de la note maximale (5,93 sur 6 pour les pratiques, 5,75 sur 6 pour les oraux). Mais la Suisse ne lui reconnait pas le droit d’exercer avec ces seuls examens genevois, car Starobinski est encore polonais (bien que né et établi à Genève et n’ayant jamais connu d’autre domicile). Il devient suisse le 7 février 1950, repasse, dans la foulée et sur décision du Département fédéral de l’Intérieur, quelques examens fédéraux en octobre 1950 ; il reçoit son diplôme fédéral de médecin le 15 juin 1951 et le droit d’exercer en tant que médecin-chirurgien à Genève.
Le docteur Fred Bamatter (pédiatre et néotalogue pionnier) lui écrit en mai 1950 : « Et si le <cas Starobinski> n’a pas encore […] dévoilé son mystère, j’aimerais croire intimement que ni les partisans de la médecine, ni ceux de la littérature n’auront raison, mais que ses dons extraordinaires le qualifieront pour une chaire de philosophie. J’espère que ce privilège sera réservé à Genève. » 


On découvre ici ses deux livrets d’étudiant, le gris attestant son passage de la Faculté des lettres à celle de médecine, le bleu accompagnant la fin des études de médecine. « […] La médecine me tentait, dira-t-il bien plus tard, parce que tout en m’assurant un avenir plus sûr, mieux inscrit dans la tradition familiale, elle avait une contigüité avec les sciences humaines, du côté de la psychiatrie. J’y étais encouragé par la lecture de Canguilhem (_Le Normal et le pathologique_), de Binswanger (_Grundformen und Erkenntnis menschlichen Daseins_). […] La philosophie avait fait partie de mes disciplines littéraires, et les études de médecine me paraissaient un prolongement de la philosophie, comme ce fut le cas pour mon père. »


Livrets d’étudiant


Médecine


> _Histoire du traitement de la mélancolie des origines à 1900_


L’acquisition du savoir scientifique



Les deux livrets d’étudiant successifs de Jean Starobinski, immatriculé à Genève le 24 octobre 1939
